06/04/2017 - Les courtiers représentaient 15% de part de marché sur les emprunts immobiliers. En 2016, ils s'en arrogent 35%. Une part qui devrait continuer à augmenter dans les prochaines années.
Début 2014, Elise et Marco Vasquez cherchent une nouvelle maison dans l'agglomération angevine. La famille va bientôt s'agrandir et ils veulent quitter leur appartement d'Angers pour un premier achat. "Au départ, nous sommes allés voir notre banque et en contacter une deuxième pour voir ce qu'ils nous proposaient, raconte la jeune mère de famille. Mais entre le travail, la grossesse, la recherche de la future maison, nous étions trop débordés pour effectuer un vrai démarchage."
Un spécialiste du prêt immobilier
Le couple se met alors en quête d'un courtier : " Nous avons choisi un courtier sans honoraires, dont la rémunération était assurée par la banque directement sous la forme d'une commission. Il s'est chargé de tout et a obtenu des conditions bien meilleures que celles qui nous avaient proposées six mois auparavant." S'il lui est difficile d'estimer l'impact précis du courtier, Elise Vasquez est en tout cas convaincue qu'ils n'auraient pas pu faire mieux. Il faut dire que l'apport concret du courtier réside dans sa spécialisation. " La où le conseiller d'une banque offre un éventail de produits financiers divers et se limite à ceux de sa banque, le courtier connaît toutes les offres du marché, grâce à une vision d'ensemble des produits bancaires et de tout le panel de prêts rattachés à l'immobilier, indique Philippe Taboret, président de l'Association professionnelle des intermédiaires en crédits (Apic) et directeur général adjoint du réseau de courtage Cafpi. Par ailleurs, il s'agit comme un grossiste de la banque : il obtient de meilleures conditions tarifaires car il négocie pour un réseau de clients ou même d'agences de courtage. " Chez Cafpi, il y a aujourd'hui un écart moyen de 0.30 entre le taux des banques et le taux que nous obtenons, ce qui représente environ 15 000 à 20 000€ de gains sur un prêt classique." Outre les gains financier et de temps pour le particulier, un troisième point vient s'ajouter à l'équation : l'assurance du crédit. " En règle générale et même si ce n'est pas légal, les banques imposent leur assurance. Or, en tat qu'intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP), 90% des courtiers ont une double compétence, à la fois en crédit et en assurance."
En ligne aussi
En France, le courtage en prêt immobilier n'existait pas avant 1971. " C'est Elie Assouline, fondateur de la société Conseil à l'accession et au financement en prêts immobiliers (Cafpi), qui crée ce métier intermédiaire entre les acquéreurs et les banques, rappelle Philippe Taboret. "Au départ, il voulait aider ses propres clients à négocier leur prêt car, à cette époque, il était compliqué pour les particuliers d'obtenir des prêts immobiliers." Peu à peu le métier se développe et évolue, notamment à partir des années 2000 avec Internet. " En plus des courtiers ayant pignon sur rue, il y a désormais des courtiers en ligne et une façon plus simple pour les particuliers de se renseigner, de comparer et de se rendre compte que l'on peut négocier avec une banque."
C'est tout à fait l'expérience de Mélanie Chibrac propriétaire d'un appartement à Nantes, actuellement à la recherche d'un deuxième bien : Pour notre premier achat en 2009, nous avions le temps et l'énergie pour faire du démarchage auprès des banques, mais cette fois nous avons fait appel à un courtier pour renégocier notre prêt. Il a fait des simulations avec des prêts à taux variable en jouant sur la durée du prêt et sur le montant des mensualités. Il a été explorer des hypothèses qu'on n'aurait pas faites et nous sommes pleinement satisfaits de son travail avec un gain de 100 € par mois au moment de ma renégociation et, depuis, des mensualités en moins, grâce aux taux qui baissent. D'ailleurs, nous faisons appel à lui pour notre nouvel achat."
Source : Maine Libre - Ouest France du 5 avril 2017