31/05/2019
Les écarts parfois conséquents tiennent avant tout aux politiques commerciales et à l'impact des établissements régionaux, Explications…
Les taux bas sont actuellement une aubaine pour les emprunteurs. Toutefois, certains sont mieux lotis que d'autres. Indépendamment de la qualité du dossier, le lieu de résidence peut aussi avoir un impact sur le coût d'un emprunt.
Actuellement, les données du courtier Meilleurtaux montrent par exemple qu'un bon dossier peut obtenir 1,33% sur 20 ans dans le Nord du pays (Haut-de-France), alors qu'un dossier de qualité équivalente devra se contenter de 1,44% dans l'Ouest ou de 1,45% dans le Grand Est.
Cet écart de 0,12 point est loin d'être négligeable. Emprunter 200 000 euros sur 20 ans à 1,33% aboutit à une mensualité de 949,53 euros. Avec un taux de 1,45%, la mensualité passe à 960,50 euros. (près de 11 euros de plus)
Ainsi, pour les mêmes profils, ce crédit coûtera 30.520 euros dans le Grand Est contre 27.887 euros dans le Nord, soit un surcoût de 2.633 euros (+9,4%).
On peut en tout cas se demander pourquoi deux emprunteurs de régions différentes ne bénéficient pas des mêmes conditions alors que les banques se refinancent généralement sur les mêmes marchés.
La politique commerciale
Pour répondre, il faut d'abord se tourner vers les politiques commerciales. Le prêt immobilier constitue un produit d'appel (surtout avec les taux actuels). Autrement dit, les banques sont prêtes à faire des efforts pour capter des clients et leur vendre ensuite un ensemble de services. Reste que l'effort consenti dépend des objectifs qui ont été assignés à l'agence ou au réseau local. Une banque ayant déjà rempli ses objectifs de l'année sera nécessairement moins souple dans la négociation qu'un établissement qui a un besoin urgent de recruter de nouveaux clients.
Ainsi, même au sein de grands réseaux nationaux, les objectifs peuvent varier d'un secteur à l'autre à l'instant et expliquer les écarts de taux.
L'influence des banques locales
L'autre explication peut-être trouvée du côté des banques régionales.
Même lorsqu'elles sont regroupées sous une enseigne nationale commune, leur organisation en caisses régionales leur donne une forte, voire une totale, autonomie.
Elles sont ainsi libres de fixer leur propre politique commerciale. Un phénomène qui accroît les différences de taux d'autant que le poids de ces établissements est important. Les trois premiers groupes mutualistes regroupent environ 75% des encours.
Source : boursier.com - 23.05.2019