11/12/2018
En chute libre depuis déjà quelques années, les taux des emprunts immobiliers devraient remonter l'année prochaine, ce qui ne manquera pas d'exclure une partie des acheteurs.
" Toutes les bonnes choses ont une fin ", dit le proverbe. " Hélas ! ", pourraient-on répondre. Après plusieurs années de baisse des taux des crédits immobiliers, le curseur semble stabilisé et prêt à remonter. Ils pourraient augmenter de 0.5 point en 2019, selon une étude du courtier en crédits Cafpi.
1,44 % seulement en moyenne
En novembre, le taux moyen des crédits immobiliers, toutes durées confondues, s'est établi à 1.44% en moyenne, sensiblement le même depuis février 2017 (1.46%). A titre de comparaison, il était de 5,15% en novembre 2008, le taux le plus élevé de ces dix dernières années.
Grâce à cette " situation inédite depuis 1974 ", les primo-accédants (ceux qui achètent leur première résidence principale depuis au moins deux ans) ont pu faire un retour en force sur le marché de l'immobilier. " En trois ans, leur part dans la clientèle Cafpi a plus que doublé, passant de 26% à 63%, confirme Philippe Taboret, directeur général adjoint du réseau. Cette forte présence à ainsi tiré les volumes des crédits vers le haut. " La part des primo-accédants définit la dynamique du marché des crédits. Or, les hypothèses de recul de leur présence pour 2019 annoncent un possible retournement du marché", s'inquiète Philippe Taboret.
2% pour les emprunts sur 20 ans
Après presque quatre ans de politique monétaire accommodante, la Fed, aux Etats-Unis, et la BCE (Banque centrale européenne) ont annoncé la remontée de leurs taux directeurs (au deuxième semestre 2019 pour la BCE). " Ces actions pourraient aboutir à une hausse de 0.5 points des taux des crédits immobiliers", anticipe Philippe Taboret. Les taux pour un emprunt sur 20 ans, " de plus en plus fréquents ", pourraient ainsi atteindre 2% en moyenne. Même si un tel taux reste très intéressant, toute une partie des acheteurs sera désormais exclue du marché de l'immobilier.
Source : investir.lesechos.fr - 11.12.2018