07/11/2018
Avec la baisse des taux, l'assurance emprunteur représente une part croissante du budget des acquéreurs. Faire jouer la concurrence permet de réduire la note.
Acheter un bien immobilier, c'est du temps long. Autant prévoir alors les accidents de la vie. En cas d'incapacité, invalidité ou décès de l'emprunteur, cette assurance prend en charge le remboursement du capital restant dû à la banque. Si l'emprunteur décède prématurément, ses héritiers se retrouvent ainsi propriétaires de leur logement sans avoir rien à rembourser à la banque.
En cas d'achat en couple, les deux co-emprunteurs sont assurés. On parle alors d'assurance "sur deux têtes". Par exemple, si les deux co-acheteurs se partagent le remboursement du crédit à 50/50, ce dernier peut être couvert par une assurance au nom de chacun des acheteurs à hauteur de la moitié du prêt. En cas de décès, le survivant devra encore rembourser le reste des mensualités. On peut aussi assurer la prise en charge de la totalité du prêt en cas de décès de l'un ou de l'autre des co-emprunteurs : si l'un décède, l'autre n'aura plus rien à rembourser. Mais c'est plus cher, car le coût de ces assurances dépend du capital couvert.
En pratique, les tarifs des assurance-emprunteur peuvent varier fortement, d'abord selon l'âge et l'état de santé de l'emprunteur, ensuite selon qu'on prenne le contrat type de la banque ou un contrat sur mesure. Pendant longtemps, il était quasi impossible de prendre une autre assurance de prêt que celle imposée par sa banque.
En 2010, la loi Lagarde officialise la possibilité de souscrire une autre assurance que celle de sa banque. En 2014, la loi Hamon va un peu plus loin en facilitant le changement d 'assurance dans l'année suivant la souscription du prêt. Depuis 2017, pour les nouveaux prêts, et depuis 2018, pour les crédits en cours, la loi Sapin 2 (grâce à l'amendement du sénateur Martial Bourquin), permet de résilier son assurance emprunteur pour en changer en cours de contrat.
Faire jouer la concurrence peut rapporter gros
La concurrence reste timide. " En 2017, les banques détenaient toujours 85% du marché de l'assurance de prêt", explique le courtier Magnolia.fr, spécialiste de la délégation d'assurance de prêt.
Pourtant, le jeu en vaut la chandelle. Exemple avec ce couple aujourd'hui âgé de 50 ans, et qui a emprunté 200 000 euros sur vingt ans il y a dix ans, avec une assurance au taux de 0.30%. Le courtier Magnolia estime qu'il peut aujourd'hui résilier cette assurance pour en souscrire une à 0.22%. Il réaliserait ainsi 10 938 euros d'économies sur les primes d'assurance restant à payer jusqu'à la fin de son prêt. " Plus les emprunteurs sont jeunes, plus le potentiel d'économies est important, admet Astrid Cousin, porte-parole de Magnolia.fr, surtout si la résiliation se fait tôt après l'obtention du prêt. Une astuce pour regagner du pouvoir d'achat".
Source : L'express Votre argent - 31.10.2018